Produire un son

Respiration, embouchure et attaque

Sylvain barou, Garlic Fest, Photo : Matthieu Deville

→ Si quand vous jouez, vous avez l’impression que « votre son est plein de souffle », qu’au bout de 5 minutes, vous avez la tête qui tourne… pas de panique : c’est une des plus grande difficulté sur la flûte et tout le monde passe par là. Pour quelqu’un qui n’a jamais soufflé dans un instrument à embouchure auparavant, il faut en moyenne trois à six mois avant de pouvoir produire un son correct et deux à trois ans avant de commencer à produire un « gros son » irlandais sur toutes les notes (ce ne sont bien entendu que des moyennes approximatives).

Sylvain barou, Garlic Fest, Photo : Matthieu Deville

Exercices de souffle-embouchure sans la flûte.

En inspirant par la bouche, il faut sentir le diaphragme qui pousse les organes du bas du ventre et qui le font donc gonfler. Pour inspirer, il faut ouvrir la gorge un peu comme quand on baille, on augmente ainsi le débit d’air ingurgité.

Une fois le ventre gonflé, essayer de produire le son « VVVVVVVVVVV » (comme si vous vouliez faire la mouche qui vole) le plus longtemps possible et le plus fort possible.

Cherchez à économiser votre air pour tenir longtemps. On peut aussi produire des « Hop » brefs et puissants ou imaginer qu’on souffle ses bougies d’anniversaire.

Avec votre main, au bout de plusieurs essais, vous devez sentir que les abdominaux donnent l’impulsion en poussant les organes, ce qui libère l’énergie  du diaphragme et soutient donc votre souffle plus longtemps.

En appliquant cette respiration, il faut maintenant essayer de faire sortir l’air dans la direction la plus rectiligne possible. Pour comprendre cela, l’exercice de la bougie peut être efficace. Essayez de tenir une bougie allumée à environ 50 cm et de faire pencher la flamme de celle-ci à un angle constant. Si vous n’avez pas de bougie, visez un de vos doigts ou encore une balle de ping-pong. L’idée globale est de fixer un point précis et d’envoyer votre air sur ce point et nulle part ailleurs.

Ces deux exercices (poussée abdominale et direction rectiligne du souffle), sont un préalable à l’émission du son dans la flûte. Il reste à pratiquer l’attaque glottale : le principe est d’attaquer les sons sans la langue, en produisant un « gueu » avec la zone de la gorge qui produit un son quand on tousse ou quand on avale bruyamment sa salive (Gloup !). Il faut associer ce « gueu » qui constitue l’impulsion d’attaque à un « Cheu » provoquant une propulsion de l’air et donc du son.

Exercices de souffle-embouchure avec la flûte.

→ L’exercice de base est tout simplement de « poser des notes » au hasard pendant des durées les plus longues possibles et d’écouter son timbre, sa respiration. Essayer de trouver ce qui change quand on fait varier certains paramètres (comme l’angle d’attaque du souffle notamment, mais aussi la position du palais, de la langue). Essayer d’arriver au ré grave en partant de plus haut (du La par exemple) en pratiquant l’attaque glottale. Maintenir le Ré en l’enrichissant progressivement et mémoriser ses sensations quand le son nous paraît correct.

Attaque glottale

→ Penser à pincer les lèvres (un peu comme pour la technique de la trompette). L’ouverture des lèvres doit être minimale. Essayez de jouer devant un miroir et associer la qualité du son à la forme de vos lèvres.

→ Vous pouvez faire des sauts d’octaves (ou les 4 harmoniques du ré) sans arrêter de souffler, cela oblige à pousser sur le diaphragme, à pincer les lèvres et à changer l’angle de souffle, bref à utiliser les trois paramètres essentiels !

4 harmoniques

→ Écoutez la différence de richesse harmonique (timbre) produite selon le degré de recouvrement de l’embouchure par votre lèvre inférieure. Plus votre lèvre inférieure recouvre l’embouchure, plus le son est timbré.

→ Montez des gammes en accentuant certains temps (sur le rythme d’une jig ou d’un reel) au moyen de poussée de l’ensemble diaphragme-gorge.

One Response to Produire un son

  1. Flandre says:

    Bonjour et merci et bravo pour votre site.

    Petite question, pourriez-vous mettre en ligne un extrait audio des différences de timbres relatifs à la position de la lèvre inférieur dont vous faites allusion ci-dessus ? Voire faire une vidéo ? Je ne comprends pas trop l’allusion au recouvrement de l’embouchure par la position de la lèvre inférieure.

    Merci à vous.

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